Du 28/11/2001 au 04/12/2001
Il était sept heures du matin à Benares. Le soleil, encore rouge, se levait. Une légère brume couvrait le Gange et des bateaux chargés d’Indiens évoluaient sur le courant. Le long des Ghats, des sadou se purifiaient en se baignant dans l’eau sacrée du fleuve. Des yogis réalisaient leurs asanas quotidiennes tandis que d’autres, cloche et bâtons d’encens à la main réveillaient les dieux. J’étais au milieu de tout ce monde, heureux et prêt à commencer une nouvelle journée de ma vie.
Je loue une barque avec Anne-Sophie que j’ai retrouvée ici. Nous passons devant les ghats de crémation. Tout hindou désire mourir à Bénares, il interrompt ainsi le cycle des réincarnations et accède directement au Nirvana. Il existe donc pas mal de mouroir à Bénares. Les corps sont incinérés à la vue de tous. Il faut pouvoir se payer les deux cents cinquante kilos de bois nécessaire au rite funéraire. La fortune ne permet parfois de n’être consumé qu’à moitié et le corps est jeté tel quel dans le Gange. Parfois on retrouve les corps brûlés et gonflés par l’eau le long de la rive laissant aux chiens et aux corbeaux de quoi se sustenter. A quelques mètres de là, des hommes se lavent les dents dans ce Gange complètement pollué, les indiens s’y baigne pour s’y purifier et font des cérémonies pour réveiller les dieux, des femmes encore font leurs lessives.
L’Inde : vous avez dit un choc culturel ?
Le soir bien sur, comme partout le long du Gange, une cérémonie