Du 25/10/2001 au 28/10/2001
J’appréhendais ce moment : le premier contact avec l’Inde. On m’avait dit que j’aurais un choc. L’Inde on n’aime ou on n’aime pas.A la sortie de l’aéroport, je vois déjà la différence avec les Emirats arabes où tout est luxe. La moquette qui était présente partout dans l’aéroport est ici remplacée par un balatum troué. La population est agglutinée à la sortie de l’aéroport. Je cherche un taxi. Le prix demandé est horriblement cher. Je partage alors le taxi avec un indien pour aller dans le quartier de Colaba qui se trouve à 40 kilomètres de l’aéroport.
Il est 5 heures du matin. Je découvre une ville endormie, les gens dorment en rues, la chaleur est étouffante. J’aurais voulu arriver en Inde autrement que jeter bas d’un avion à Bombay, comme beaucoup de jeune des années 70 à nos jours. Ils ont reçu et reçoivent encore l’Inde en pleine figure. Je me retrouve à l’hôtel Carlton dans le quartier de Colaba. D’étranges odeurs que je ne sais définir me parviennent. C’est un mélange d’épices et de décharge publique. Je réveille le personnel de l’hôtel. Il me donne une chambre double. Je suis seulement depuis une heure dans le pays et déjà j’attrape la tourista. La chaleur sans doute. Je vais dormir, je n’ai pas dormi et on a ajouté une heure trente depuis Téhéran. J’ai passé une nuit blanche. Je dors jusqu’à 14h00.
Quand je me réveille, il fait 36 degrés. Une chaleur humide vous enveloppe, on reste difficilement plus de 10 minutes sans transpirer. C’est une ville où l’on sent le colonialisme. L’architecture est anglaise, s’il n’y avait pas la température et la pauvreté on pourrait se croire Outre-Manche. Dans les parcs, les Indiens jouent au criquet. Une odeur entre les vapeurs d’encens et les ordures ménagères arrive jusqu’à mes narines.
Du haut du Balcon de l’hôtel, je vois des personnes qui dorment sur des couvertures dans la rue avec les chiens et les crasses. Je descends. Une jeune fille de 12 ans avec un seul bras m’accoste pour me demander de l’argent. J’essaye de rester insensible sinon je me retrouve avec toute la rue sur le dos mais au fond de moi je ressens de la gêne, de la peine aussi et un sentiment d’impuissance. Je rentre dans un bar. L’air est climatisé, la musique est occidentale. Un gardien à l’entrée empêche les importuns de rentrer. Je respire. Mais je sais que chaque fois que je franchirais la porte pour aller à l’extérieur je me ramasserais l’Inde en pleine figure.