Les tribus autour de Chiang Mai

C'etait il y a plus de 25 ans, j'avais 7 ans et couche sur le tapis du salon, je decouvrais dans un album chromo des chocolats "Jacques", que deja mon pere collectionnait étant jeune, une photo : une femme girafe. J'etais fascine. C'etait une page concernant les peuples. D'autres photos encadraient cette femme, mais je ne pouvais oter mon regard de ce portrait. Ce jour la, j'avais decide que je rencontrerais plus tard ces femmes au cou étrange.

 

Durant mes études, un professeur de francais, grand voyageur guide et passionne d'Asie du sud-est sorti de sa bouche d'étrange sonorite : Akha, Karen, Hmong, Lisu. J'appris que ces femmes girafe faisaient partie des minorites de Thailande

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A la même époque, j'étais plongé dans les guides du routard. ( C'etait encore l'époque ou le tourisme se developpait, l'offre peu abondante et les voyages aventureux. Avec un seul guide, on parcourait toute l'Asie du sud est. A présent, on vous sépare la Thailande en deux : celle du nord et celle du sud.) Et dans ce guide, enfant de Mai 68 et très moralisateur, je decouvris la condition des femmes Karen. Le nom du peuple des femmes girafe. Expose dans des zoo humains par des tours operateurs, mit à la disposition des touristes pour leurs photos, les femmes Karen sont exploitées. Elles ne jouissent d'aucune liberte et des leur plus jeune âge, elle porte le collier autour du cou. Voila en substance le message du guide du routard.

 

Depuis, nombres de films, de lectures et de diaporamas m'ont apportes des informations. Les Karens proviennent de Birmanie, où ils sont persécutés. Ils fuillent leur pays pour s'installer en Thailande le long de la frontière. Là, le tourisme leur apporte une source de revenus. Certains défendent la thèse selon laquelle les revenus serviraient à financer un parti nationaliste militant pour un état Karen independant.

Me voici à Chiang Mai. Aller ou pas aller ? Visiter les minorités ou rester à Chiang Mai ? Voila le dilemne. J'ai comme une gène, un bloquage, une peur de rencontrer les peuples des montagnes. Ai-je le droit d'aller dans leurs villages, les deranger ?

 

Avide d'expérience et fidèle à ma devise : Qui n'essaye pas ne connait pas. Je pars. Je pars découvrir les tribus des montagnes. J'achete un tour de un jour, cinq tribus au programme. Des femmes Karen, et plus particulierement de la tribus des Pa Dong, on dit que si on leur retirent la spirale autour du cou, leurs nuques se brisent. Le guide dementira cette these, en m'apportant un document a l'appui. Document que j'ai retrouve sur Internet.

http://www.djparadisetour.com/MaeHongSon/fsecret.html

Selon l'auteur, la longueur du cou ne serait qu'une illusion d'optique. Ce sont les cotes qui sont plus basses. Comme le document provient d'un site d'une agence de voyage, je reste perplexe et je laisse le soin aux medecins de m'apporter un avis éclairé sur le sujet.

 

Me voila donc parti. Apres 4 heures de routes, (un arret dans une ferme aux Orchidees, un autre dans une grotte Bouddhiste), nous arrivons dans un village des monorites. UN village ? C'est un village avec 4 minorités. Le village ressemble plus a un "Tribal Supermarket" qu'à un village. Ce sont des echoppes avec de l'artisanat soi disant local.

Maintenant, je connais. Je reconnais que je connais pas plus sur les tribus des montagnes, mais j'ai vu. Quand au tour, il ne vaux pas la peine. Pourtant, Il est vendu partout a Chiang Mai, dans la moindre agence de voyage. Quant à mon bloquage du depart a disparu, car un supermarché n'est pas la meme chose qu'un habitant privé.

 

Mais j'ai de belle photos : "Les touristes ont horreur de regarder. L’appareil regarde pour eux. Quand ils ont fait clic-clac, ils sont apaisés, ils ont amorti leur voyage. Les piles de photos qu’ils conservent sont autant de diplômes certifiant qu’ils se sont déplacés." (Jean Dutour)

J'ai honte !!!!